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Il faut les foutre ailleurs les mendiants, ces roumains, ces intolérables, franchement ! Sur les Champs-Élysées qu’ils s’installent, comme des monuments, sauf qu’eux on les regarde bien d’en haut !… Plantés là, à genoux qu’ils se mettent implorants notre bon coeur, notre pitié, nos fonds de poches…

Dans la vitrine de la France, il n’y a pas de place pour la misère et encore moins pour la plus sale de toute, celle de ceux qui sont pas de chez nous ! Ils s’échouent là sur nos pavés comme des ordures jonchants les belles plages en hiver, c’est dégueulasse et surtout très mauvais pour le tourisme…

On est tous un peu touriste sur « la plus belle avenue du monde », faut voir ce que c’est ! Il paraît qu’on en rêve de par le monde… Moi j’en sais rien, j’ai pas les moyens de tels voyages, alors je répète, c’est comme ça qu’on maintient une réputation…

N’empêche que ça la fout mal, prêt du Drugstore, Louis Vuitton ou du Virgin Mégastor, avoir des déchets sur le palier c’est pas vendeur, ça écorne une image de marque et y a rien de plus important ! Alors faut que ce soit propre, scintillant de bonheur, qu’on puisse y rêver jusqu’à pas d’heure devant ces belles enseignes ; piétiner tranquille et sans malheureux chewing-gum sous la semelle, car il n’y a rien de pire, à chaque pas, que d’être rappelé par cette misère qui colle aux trottoirs, comme la constante d’un système sans qui, la fortune ne serait rien.

Ca rapporte toujours à quelqu’un vous savez, et c’est ni à eux, ni à nous !

« Toi et moi et le diable font trois » que je vous dis, et on ne me fera pas croire que c’est de la faute à pas de chance ! Que c’est la fatalité !… Car ça dépend de laquelle on parle !… Né du mauvais côté ? Oui c’est certain… Alors on donne une petite pièce, d’accord, mais c’est bien notre conscience qu’on soulage en premier, car dans le fond, c’est pas de notre ressort, il y a des gens pour gérer ces choses là, les politiques, les financiers, c’est eux qui font la loi !
Y en a même qui hésitent encore à réclamer des arrêtés anti-mendicité.

Non, décidément c’est criminel, faudrait pas que les riches se sentent coupables ne serait-ce qu’un instant. La culpabilité c’est bon pour les pauvres, ceux qui savent ce qu’est un peu la misère… Et de toute façon les biens-aisés, eux, n’ont pas de monnaie, mais des mallettes pleines de belles paroles… ça ils en ont à revendre et gratis même, dixit « les socialistes parisiens » qui protestaient à la tribune. « Faire de la lutte contre la mendicité dans les quartiers aisés une urgence me semble inadapté », avait indiqué il y a bien longtemps le maire de Paris. Ouais… C’était bien dit Bertrand ! T’as raison, qu’ils traînent, on leur offrira le café via une association de quartier, ça réchauffe et ça crée du lien, hein ! Mais après on fait quoi ?

Yohan De Doncker