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Source : Truthdig, Chris Hedges, 10-02-2020

M. Fish / Truthdig

David Morales, le propriétaire inculpé de la société de sécurité privée espagnole Undercover Global, fait l’objet d’une enquête de la haute cour espagnole pour avoir prétendument fourni à la CIA des enregistrements audio et vidéo des réunions que le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a eues avec ses avocats et d’autres visiteurs quand l’éditeur était à l’ambassade d’Équateur à Londres. La société de sécurité aurait également photographié les passeports de tous les visiteurs d’Assange. Elle est accusée d’avoir pris les téléphones des visiteurs, qui n’étaient pas autorisés dans l’ambassade, et de les avoir ouverts, vraisemblablement dans le but d’intercepter les appels. Elle aurait volé des données sur des ordinateurs portables, des tablettes électroniques et des clés USB, qui devaient tous être laissés à la réception de l’ambassade. Elle aurait compilé des rapports détaillés sur toutes les réunions et conversations d’Assange avec les visiteurs. L’entreprise aurait même planifié le vol de la couche d’un bébé – amené en visite à Assange – pour effectuer un test ADN afin d’établir si le nourrisson était un fils secret d’Assange. UC Global, apparemment sur ordre de la CIA, aurait également espionné des diplomates équatoriens qui travaillaient à l’ambassade de Londres.

L’enquête menée par la cour, l’Audiencia Nacional, sur les activités d’UC Global, ainsi que les vidéos, déclarations, documents et rapports publiés par le journal espagnol El País et le journal italien La Repubblica, qui ont fait l’objet de fuites, offrent un aperçu du nouvel État de sécurité mondiale. Ici, l’État de droit n’est pas important. La vie privée et le secret professionnel de l’avocat n’existent pas. Ici, les gens vivent sous surveillance 24 heures sur 24. Ici, tous ceux qui tentent de dénoncer les crimes du pouvoir tyrannique seront traqués, kidnappés, emprisonnés et brisés. Cet État de sécurité mondiale est un mélange terrifiant d’entreprises et de citoyens. Et ce qu’il a fait à Assange, il le fera bientôt à nous tous

La publication de documents classifiés n’est pas encore un crime aux États-Unis. Si Assange est extradé et condamné, il le deviendra. Assange n’est pas un citoyen américain. WikiLeaks, qu’il a fondé, n’est pas une publication basée aux États-Unis. L’extradition d’Assange signifierait la fin des enquêtes journalistiques portant sur les rouages internes du pouvoir. Elle cimenterait une terrifiante tyrannie mondiale des entreprises, sous laquelle les frontières, la nationalité et la loi ne signifient rien. Une fois qu’un tel précédent juridique aura été établi, toute publication qui diffuserait des documents classifiés, du New York Times à un site web alternatif, sera poursuivie et réduite au silence.

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