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Concernant l’échec des négociations entre le président serbe Milosevic et les indépendantistes kosovars à la conférence de Rambouillet, les médias menteurs oublient de dire que la délégation serbe était hostile à une présence militaire imposée par l‘OTAN, stipulé dans l’annexe B.

Cette annexe, dévoilée à la fin des négociations, prévoyait qu’une force de 30 000 hommes de l’OTAN maintiendrait l’ordre au Kosovo, tout en bénéficiant d’une liberté de circulation – non seulement au Kosovo mais sur tout le territoire yougoslave, ainsi que d’une immunité face aux lois yougoslaves. C’est le refus légitime de cette ingérence qui fut la vraie cause de l’échec des négociations.

Mais deux questions essentielles demeurent : qui est à l’origine des mouvements indépendantistes dans les Balkans ? Existe-t-il une organisation spécialisée dans la déstabilisation des régimes non alignés ? Le mouvement Otpor, signifiant « Résistance »  en serbe, est une organisation politique, créée en 1998, avec le soutien de l’organisation américaine National Endowment for Democracy (Soutien à la démocratie), organisatrice de nombreuses révoltes dans les pays opposés politiquement aux États-Unis. Otpor travaille à l’endoctrinement des étudiants et les pousse à la révolte. Dans un pays soumis à un blocus économique et en proie à des bombardements, il ne fut pas difficile de créer une vague de contestations pour pulvériser le régime.

Après la chute de Milosevic, Otpor est devenu un centre de formation pour l’action non-violente et a formé des jeunes révolutionnaires en Géorgie, en Ukraine, en Biélorussie, aux Maldives, en Égypte et au Venezuela. Le mouvement a été financé par des organisations occidentales de « soutien à la démocratie » : National Endowment for Democracy, l’Open Society Institute du milliardaire américain George Soros et Freedom House, une ONG américaine dirigée alors par l’ancien Chef de la CIA, James Woolsey.

En février 2008, le Kosovo s’est autoproclamé indépendant, au mépris du droit international. Les gouvernements complices et les intellectuels d’opérettes, prétendus gardiens du droit, ont applaudi des deux mains cette violation. À ce propos, les basques, les flamands et les indépendantistes irlandais devraient s’inspirer de cet exemple puisque l’unilatéralisme est à la mode… Quant à Milosevic, il est mort, victime d’un infarctus du myocarde, pendant la cinquième année de son procès au Tribunal pénal international, le 11 mars 2006. Procès qui a intéressé au premier chef un certain Jacques Vergès.

Désormais le Kosovo est un état mafieux au cœur d’une Europe qui n’avait pas besoin d’une nouvelle épine dans le pied. Dans cette région, tout part à vau-l’eau. Au Kosovo, un tiers des habitants vit avec moins d’un dollar par jour, le chômage touche 40% de la population et le revenu national brut (RNB) par habitant est de 3.520 dollars contre 7.610 dollars pour l’Europe dans son ensemble.  Mais qui profite de cette situation à part les mafias et les trafiquants ? Qui se réjouit de l’éclatement des Balkans ? Qui a pu installer des forces armées dans la région ? Qui est désormais présent sur le parcours d’un oléoduc amenant jusqu’en Adriatique le pétrole de la Caspienne ? Les gentils américains bien sûr…

La guerre transatlantique pro-albanaise de Clinton contre la Yougoslavie a été cruciale pour sécuriser la situation stratégique du port de Vlora en Albanie où arrive le pétrole. L’étude AMBO d’origine, dès 1995, et ensuite mise à jour en 1999, a été faite par une filiale britannique d‘Halliburton, Brown and Root Energy Services. AMBO entre dans le quadrillage de sécurité énergétique étasunien du vice-Président Dick Cheney (et avant lui, du Ministre de l’Energie de Clinton Bill Richardson). Toute cette intrigue consiste à jouer le tout pour le tout de la militarisation du couloir crucial de l’énergie, depuis la Caspienne à travers les Balkans, et à essayer d’isoler ou de saboter, à la fois la Russie et l’Iran.

Romain Hajar